Je reviens sur les épisodes précédents et mon périple en Birmanie. J’y ai vécu de grands moments, et mon séjour d’un peu plus de trois semaines m’a permis de découvrir un pays merveilleux, habité par des gens accueillants et profondément attachants. Quel contraste avec mes premiers contacts à Kunming…
Je vous avais quittés à Mandalay, où j’ai repris le lendemain, pour un quatrième jour, mon fameux vélo indien, direction ma dernière ville royale : Inwa, située à 26 km. Pas de grimpettes cette fois-ci, mais toujours une météo estivale autour de 40/42°C.
Le plus étonnant, c’est que j’ai laissé le vélo à quai en arrivant, pensant ne pas pouvoir l’emporter (j’ai compris plus tard que j’aurais pu le garder avec moi). En effet, pour atteindre Inwa, il faut emprunter un petit bac. J’ai donc parcouru le site à pied, préférant éviter la calèche pour visiter à mon rythme, en liberté.
Ce fut une journée sportive, mais vraiment enrichissante, ponctuée de belles rencontres avec les habitants, de monastère en monastère, et avec l’ascension de la Tour Royale (1822), penchée comme celle de Pise à la suite du tremblement de terre de 1847. De là-haut, la vue s’étend jusqu’au fleuve et aux pagodes de Sagaing.
Sur le chemin du retour, je n’ai pas résisté à un nouvel arrêt au pont U-Bein, pour savourer une fois encore la douceur et la paix de ce lieu unique.
C’est donc mercredi matin, à 5 h, que j’ai embarqué sur le slow boat (un vieux ferry) pour Bagan : une croisière de 15 heures, idéale pour respirer la vie du fleuve et échanger nos expériences de voyage entre routards.
Le bateau, c’est aussi les petits commerçants, les Birmans qui l’utilisent comme moyen de transport. Il y règne une ambiance chaleureuse, joyeuse, propice au partage et aux discussions – les heures défilent tranquillement.
Nous sommes arrivés à destination au moment du coucher du soleil sur le fleuve : un instant magique (ici comme ailleurs).
Bagan, site chargé d’histoire, est un lieu tout simplement unique. Entre le XIe et le XIIIe siècle, quelque 4000 pagodes, temples et stupas y ont été construits ; aujourd’hui, plus de 2000 subsistent encore, faisant de ce site un véritable musée vivant à ciel ouvert.
Évidemment, rien ne vaut un bon vélo pour explorer ce patrimoine exceptionnel (je crois que je n’en ai jamais fait autant !). J’y ai passé deux jours à sillonner les sentiers ensablés, de pagode en pagode, toujours sous le soleil (quand on aime…).
Bagan est un endroit parfait pour se poser et profiter du calme. En cette saison, peu de touristes sont présents, et j’ai souvent eu le privilège de visiter les lieux seul.
J’ai quitté Bagan le samedi 16, en bus, pour rejoindre Kalaw, point de départ d’un trek de trois jours (deux nuits) jusqu’au lac Inle.