Voilà c’est fini !! SANTIAGO de COMPOSTELLA, comme une terre promise, j’arrive au pied de ton impressionnante Cathédrale. Un frisson m’envahit en pénétrant sur la grande place. Ton et Simon sont là aussi, à mes côtés, nous tombons dans les bras l’un de l’autre, épuisés mais heureux. Nous venons de vivre une dernière et longue journée de marche. Depuis ARZUA, nous avons parcourus 40 km sous le soleil, il faisait chaud, heureusement, le Chemin empruntait de belles forêts de pins et d’eucalyptus nous offrant répit et fraîcheur.
Nous projetions d’arriver aujourd’hui vendredi mais nous avions trop hâte d’aboutir, hier soir, dans un dernier effort, un dernier challenge physique et mental.
Nous avons vécu tous les trois de magnifiques moments et partagé tant d’émotions et de souffrances. Quelle merveilleuse récompense de parvenir jusqu’ici, mais que le Chemin est long et sinueux, parsemé d’obstacles, de boue, de pierres, de sommets, de descentes, de bonheur, de joie, de peine.
Je pense à vous toutes et tous aujourd’hui, vous qui m’avez accompagné, soutenu, encouragé. Je vous remercie chacune, chacun, pour l’amour, l’amitié, l’affection que vous m’avez témoignés si souvent. Je vous adresse mes prières, puissiez-vous être heureux et en bonne santé.
Je pense à mes enfants, à la mère de mes enfants, mes parents, mes proches, ma famille, mes ami(e)s : je vous aime. J’ai une pensée toute particulière pour le « ptit bout » qui attend mon retour !!, quel merveilleux cadeau de la Vie, je vais être Papy !!
74 jours, 1800 kms, au-delà des chiffres, il reste les souvenirs d’un merveilleux périple et la joie de vivre en liberté. Il reste les rencontres, le partage, la fraternité, la solidarité et l’amitié.
Il reste les paysages, les parfums, les arbres, les fleurs, le ciel, les nuages, le soleil, la Nature : mes compagnons de route au quotidien.
Je quitte le Chemin heureux, comblé, sans tristesse ou mélancolie, la vie continue, je suis simplement un peu plus riche qu’avant.
Qu’importe en effet l’issue du chemin quand seul compte le chemin parcouru. On ne fait pas un voyage, le voyage nous fait et nous défait, il nous invente.
(David Le Breton)