…. Qu’un air si pur remplisse mes poumons !! …. Depuis hier, je fais le plein en côtoyant le grand large. Aujourd’hui le ciel était gris mais la température était très agréable, idéale pour marcher. De magnifiques rouleaux accompagnaient mes pas dans un rugissement rythmant ma méditation.
J’ai eu plaisir à retrouver Porto et les quais longeant le Douro, comme une invitation au voyage. Je ne regrette pas ces premiers kilomètres au contact du fleuve, j’ai pu tranquillement m’imprégner de cette atmosphère propice à la rêverie, scrutant au loin l’embouchure, synonyme de départ vers l’aventure. Certains prennent les transports en commun pour gagner du temps (quel temps ??) et démarrer le Chemin au-delà de la ville. Je vous conseille de ne pas le faire, ce serait dommage de vous priver du charme de cette balade préparatoire.
Au terme de ces deux premières journées, bien remplies, mes semelles (encore fumantes) affichent 56 km au compteur ce soir. Je suis entré rapidement de plain-pied dans le sujet. Un constat : les hébergements sont moins nombreux sur le Camino Portugais et les distances plus longues entre les étapes. Par contre, il y a beaucoup moins de pèlerins que sur les chemins français et espagnols, c’est donc plus tranquille et agréable, notamment pour se loger.
Ce soir, comme hier, j’ai trouvé un petit bungalow dans un terrain de camping, près du golf et des dunes de Praia de Apùlia. Pour information, le prix de la nuitée est de 15 euros pour une personne (où comment voyager pour pas très cher). C’est tout neuf et confortable. Au moment où je vous écris, la pluie ruisselle sur les carreaux, je pense aux marcheurs qui essuient cette grosse averse, je suis bien dans ma « cabane ».
Comme je vous l’ai précisé précédemment, je longe la côte par la variante « Camino Portuguese Da Costa ». De mon point de vue plus attractive, et conforme à mes aspirations, l’océan est une telle source de joie et sa vue suffit à mon bonheur.
Pour toutes celles et ceux qui douteraient encore, n’hésitez pas à partir, à vivre cette expérience, c’est le plus cadeau que vous puissiez vous faire. Je connais des personnes qui sont dans la souffrance, ne sachant plus comment s’en sortir, je ne peux que vous encourager à vous mettre en chemin vers … vous !! vers celle ou celui que vous êtes vraiment. Marcher est une expérience unique et a un pouvoir extraordinaire de changement qui s’opère jour après jour sur le corps et l’esprit. J’ai partagé ma soirée hier avec un jeune cadre allemand, qui a saisi la chance de tenter cette aventure humaine. Au bord du « burn-out », il est venu marcher pour se découvrir et trouver des réponses à ses nombreuses questions. Je lui souhaite d’aboutir dans sa quête, car on ne marche jamais pour rien (on peut même rencontrer des pirates !)
L’unique moyen de savoir jusqu’où l’on peut aller, c’est de se mettre en route et de marcher
Henri BERGSON