Après un pittoresque trajet en train depuis Jaipur (encore en 2nde classe !), je suis arrivé jeudi en fin d’après-midi à Delhi, avec la volonté de ne pas trop m’attarder dans cette capitale survoltée.
Dès le vendredi matin, je me suis lancé dans une journée de visites touristiques, avec notamment au programme la Jama Masjid, la plus grande mosquée d’Inde. Construite en 1650, elle peut accueillir jusqu’à 25 000 fidèles. Le lieu est majestueux et impressionnant.
Juste à côté, je me suis rendu au Red Fort, forteresse édifiée en 1640 par l’empereur moghol Shah Jahan (le même qui fit bâtir le Taj Mahal). L’endroit m’a rappelé le fort d’Agra, avec cette même architecture moghole imposante, symbole d’une puissance révolue, d’un empire qui a brillé avant de sombrer, comme tant d’autres (qui dit luxe…).
À 15 km de Delhi, accessible en métro, j’ai découvert le Qutub Minar, un minaret haut de 72 mètres pour 14 mètres de diamètre à sa base, construit par les musulmans en 1199. Il devait servir à appeler à la prière depuis la mosquée voisine, aujourd’hui en ruine.
Dans la cour centrale, une colonne en fer pur de 7 mètres, forgée par les hindous au Ve siècle, trône fièrement. Cet exploit métallurgique ne sera égalé par les Occidentaux qu’au XIXe siècle !
Le site archéologique est remarquablement bien préservé, et vraiment superbe — dommage qu’il pleuvait.
Le samedi, re-tourisme : tour en tuk-tuk à travers Delhi avec les arrêts incontournables — India Gate (l’Arc de Triomphe indien en hommage aux soldats morts au combat), les bâtiments du Parlement, la résidence présidentielle (plutôt un château monumental, en réalité).
Mais ce que j’ai vraiment le plus apprécié, c’est la visite de la résidence du Mahatma Gandhi, transformée en musée. C’est dans cette maison qu’il a vécu ses derniers jours, avant d’être assassiné en 1948.
Le lieu retrace avec simplicité et émotion la vie de ce grand sage, apôtre de la paix, de la non-violence, de l’abolition des castes, et de l’égalité entre les hommes et les femmes…
Et presque 70 ans plus tard, on mesure à quel point le chemin reste long. Changer les mentalités n’est jamais simple — et parfois même dangereux.
Le soir venu, direction la gare pour prendre un train de nuit vers Amritsar… avec une réservation en poche cette fois, et même une couchette ! Tout arrive !

