L’Ascension du Volcan MERAPI

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Voilà pourquoi j’ai voyagé à pied, par simple Amour du Vent et de la Terre. (Henri BOSCO)

Il y a toujours une première fois, et c’est sur l’île de Java que j’ai grimpé au sommet de mon premier volcan, le Gunung Mérapi.

Situé à une quarantaine de kilomètres de la ville de Yogyakarta, il culmine à 2 930 m et est considéré comme le plus actif et le plus dangereux volcan d’Indonésie. Il sommeille actuellement, après sa dernière éruption en 2011.

Sevré d’activités pendant mon long trajet en bus et ferry — trois jours entre Lovina (Bali) et Yogyakarta — j’avais besoin de découvrir enfin quelques sites remarquables de Java.

Je suis debout depuis un peu plus de 35 heures maintenant, depuis ma visite hier, au lever du soleil, du temple de Borobudur (prochain article). Après une après-midi tranquille, je suis parti vers 22h00 avec un groupe de huit personnes pour l’ascension du Mérapi.

Accompagnés d’un guide, nous avons quitté le village de Selo, base de départ située à 1 500 m d’altitude. Il était une heure du matin. Devant nous, sous la pleine lune, la première pente raide donnait rapidement une idée de la difficulté du trek.

Au bout de quelques minutes, mon souffle se faisait déjà court… et ce n’était pourtant que le début. L’ascension du volcan n’offre aucun répit : 8 km de parcours pour un dénivelé de presque 1 500 m.

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il vaut mieux être en bonne condition physique et bien équipé (chaussures de randonnée, lampe frontale, vêtements chauds). La portion la plus difficile, dans la deuxième moitié du parcours, traverse une forte pente de cendres volcaniques. Les arrêts deviennent plus fréquents, les chevilles brûlent, on titube, on vacille dans un équilibre précaire… mais il faut continuer à avancer, au risque de repartir en arrière. La sensation est la même que dans des dunes de sable.

Ce passage pénible dure environ 45 minutes, avant l’ascension finale, qui s’apparente à de l’escalade. J’ai beaucoup aimé cet exercice : les prises de mains, le contact avec la roche, ressentir ses muscles et son corps qui s’habitue à l’effort.

Au bout de quatre heures, nous atteignons le sommet, et là… c’est tout simplement grandiose, merveilleux. Sous nos yeux ébahis : un champ de nuages, comparable à celui que l’on peut admirer depuis un avion, et le volcan voisin, le Merbabu, qui émerge de cette masse cotonneuse.

Juste en dessous de la crête où nous nous trouvons, le cratère libère des panaches de fumée : le Mérapi est bien en activité. Par endroits, on sent la chaleur se dégager du sol.

Vers 5h30, les premiers rayons du soleil apparaissent. La fatigue et la difficulté sont oubliées. Nous savourons notre bonheur dans une joyeuse contemplation.

Il ne nous reste plus qu’à redescendre. Là encore, il faut souffrir un peu, rester vigilant, attentif. Une mauvaise glissade peut survenir à tout moment. D’autres muscles sont sollicités : les genoux encaissent à leur tour, et la fatigue revient après cette longue nuit sans sommeil. À 9h00, c’est enfin le retour à la base… et l’heure du petit-déjeuner tant attendu.

Cette première ascension restera un souvenir mémorable, une aventure unique que j’espère pouvoir renouveler un jour prochain.

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