Je viens de vivre un formidable week-end, intense et exténuant. Je vais désormais me reposer quelques jours dans ce coin de montagne, à Vashisht, village perché au-dessus de Manali.
Je suis parti samedi matin, vers 9h30 (trop tard !!) de Shey, avec la ferme intention de me rendre à Manali en …. Stop !! toujours partant pour l’aventure !! en fait les 40 premiers kilomètres n’ont pas posé de difficultés. C’est seulement arrivé à Upshi que je me suis hélas aperçu que la route était devenue, tout à coup, déserte. Tout le monde part en effet très tôt de Leh, notamment les camions, il faut compter entre 16 & 20 heures pour relier les deux villes. Tout le monde donc sauf …. quelques grands naïfs … !!
Au bout de 20 minutes d’attente, posté à la sortie du bourg, une Jeep fait soudain son apparition (wwhaaoouuu !!). Un officier indien, rentrant en permission, et son chauffeur, s’arrêtent (surpris de ma présence sur le bord de la route) et me prennent à leur bord. Un véritable miracle !!
Gentiment, l’officier indien me confirme que c’est certainement mon jour de chance. D’habitude il rentre chez lui en avion. Il pense que personne d’autre ne m’aurait sans doute véhiculé …. La chance sourit parfois aux audacieux …. !!
Je tiens ici à le remercier sincèrement. Au-delà d’une belle et amicale rencontre, j’ai vécu un formidable voyage, sportif et éprouvant. Je ne regrette pas ce choix. A bord de la Jeep, un peu vieillissante, mais encore vaillante et solide, j’ai parcouru une terrible route, aux paysages grandioses. Seuls quelques arrêts étaient parfois nécessaires pour refaire le plein d’eau, le moteur manquant de souffle dans les montées.
La distance de Leh à Manali est d’environ 480 km. Un tiers (au maximum) de la route est bitumée. Le reste est un perpétuel chantier. Les glissements de terrains, éboulements, coulées de boues, torrents en crues et températures extrêmes ont continuellement raison des mains des hommes (et … des femmes, qui peinent tout le long du parcours).
Cette route, ouverte seulement 6 mois l’année, est la deuxième plus haute au monde. Elle franchit 6 cols dont 2 à plus de 5000 m. Le « Tanglang La » culmine à 5429 m et la respiration devient courte dans ce fabuleux décor !!
Finalement, j’ai pu rallier Keylong vers 23h, Manali était alors encore trop loin. Le temps de trouver une chambre … sordide aux murs moisis (mais avec tout de même un lit). La fatigue aidant, j’ai fini par très vite oublié les odeurs et la piètre déco.
Le lendemain, tôt cette fois-ci, je prenais un bus local (très défraîchi). Un bon vieux « Tata », d’au moins 30 ans d’âge, pour un dernier tronçon de 12O km.
Autant dire que j’ai eu, au cours de ce week-end, ma dose de sensations. Le mieux est de pas trop regarder en bas !! certaines parties autorisent difficilement le passage de deux véhicules mais les chauffeurs sont vraiment aguerris et expérimentés, ça passe à chaque fois (ou presque !).
Certains tentent l’aventure en moto, avec les fameuses machines locales « Royal Enfield », héritage de l’empire anglais. Mais ce n’est pas toujours une partie de plaisir. Parfois, c’est vraiment « très chaud », les pièges sont partout et peuvent prendre toutes les formes.
Je suis enfin arrivé (sain et sauf !) à destination, hier dimanche, vers 15h. En effet, il faut prévoir environ 6 heures pour ces derniers 120 km !!
En conclusion, mieux vaut ne pas être pressé, aimer être secoué et meurtri (les portières sont dures sur les Jeep !), ne pas avoir (trop) peur du vide et être confiant !!
Au-delà des « petites frayeurs », cette route est tout simplement … Fabuleuse !! et à faire absolument avant qu’elle ne soit en trop bon état !! (mais ce n’est pas pour demain !).
A bientôt pour la suite (moins mouvementée) du voyage dans le nord de l’Inde. Aujourd’hui, tout le pays est en fête. C’est la commémoration de son Indépendance.
Merci pour vos messages. Portez-vous bien.