J’arrive à Nouna jeudi soir, sous une pluie diluvienne.
8 400 km depuis mon départ, deux semaines et demie de route…
Je touche enfin au but. Quel soulagement.
La voiture a tenu le coup. Sur les derniers kilomètres, j’appréhendais : surtout, ne pas casser maintenant.
Il fait nuit, j’ai du mal à reconnaître les lieux.
Des enfants me guident jusqu’aux « Cailloux Sauvages », un petit campement où m’attend la chambre que j’occupais déjà en janvier.
Je pose mon sac, et je file aussitôt chez Norbert et Hyacinthe.
Ils m’attendaient plutôt autour du 8 ou 9. Ils sont très heureux de me revoir, et me réservent un accueil chaleureux, une « bonne arrivée » au sein de leur famille.
Hyacinthe, fidèle à elle-même, prépare un excellent Tô accompagné d’une sauce au baobab.
Je commençais à avoir sérieusement faim depuis mon départ le matin de Ségou.
La soirée est agréable. On a l’impression de s’être quittés la veille.
Norbert contacte le village de Kamadena et Dikié Sow, l’un des responsables pour l’association.
Dikié viendra me chercher samedi matin avec une charrette, la route étant impraticable en voiture jusqu’au village.
Vendredi, je me repose.
Je récupère un peu du sommeil en retard et je profite de l’hospitalité de mes amis.
Samedi matin, c’est le grand jour.
Dikié arrive vers 10 h 30, avec une charrette attelée à un cheval.
Nous procédons au chargement des cartons : médicaments, vêtements, pyjamas, livres, jouets, chaussures…
La charrette est pleine.
Départ de l’expédition : 22 km, environ 3 heures de trajet.
Pas si simple pour les villageois de venir jusqu’à Nouna !
Quelle expérience ! J’ai l’impression de revivre à l’époque de mes aïeuls.
Nous atteignons Kamadena vers 15 h 00.
La charrette s’arrête au pied du dispensaire. Les responsables locaux et le médecin procèdent au déchargement.
À cet instant, je mesure pleinement l’importance et la nécessité de ces précieux colis.
Mon voyage prend tout son sens.
Je remercie Véro et Mercé pour leur grande contribution à ce périple, pour leurs dons généreux.
Qu’elles sachent tout le bien qu’elles apportent aux habitants de Kamadena.
Merci également à Jean-Luc et Fabienne pour leur boîte de lunettes — un véritable trésor pour ceux qui en bénéficieront.
Et un immense merci à Mariannick, engagée au sein de l’association Chantepie Solidarité Nord-Sud, sans qui je ne serais jamais venu jusqu’ici.
Les rencontres amènent d’autres rencontres.
C’est ainsi que naissent des chaînes d’amitié, qui, peu à peu, permettent de bâtir des projets utiles.
Mon voyage continue.
Ce matin, j’ai quitté Norbert, Hyacinthe et toute la famille.
Nous nous reverrons, c’est certain.
Il nous reste encore des choses à faire, et de beaux moments à partager.
Ce soir, je suis à Bobo-Dioulasso.
Je remonte vers Bamako, où je dois rejoindre Aliou. Je dois normalement lui céder la voiture.
Il a le projet de la transformer en taxi. Une seconde vie pour la 21 ! Son oncle en serait le chauffeur.
Une famille entière pourrait ainsi bénéficier de cet achat.
Que pourrais-je souhaiter de mieux ?
