Je constate surtout une évidence : la marche, je ne le répéterai jamais assez, n’est pas un exercice physique, mais spirituel.
Bernard OLLIVIER
Voilà, c’est fini. Je suis rentré ce soir dans mon petit appartement rennais, après une longue nuit de bus et une journée de voiture. Merci à Gérard de m’avoir conduit à bon port. Je suis fatigué, amaigri, et un peu « groggy » — je n’ai guère eu le temps de souffler depuis mon arrivée à SANTIAGO dans l’après-midi de lundi.
La dernière étape de marche, entre ARZÚA et SAINT-JACQUES, s’est déroulée sous un ciel gris, la pluie faisant son apparition aux premières lueurs du jour. Ce n’était pas plus mal pour couvrir cette longue distance de 40 km. Finalement, tout s’est très bien passé. Je commence à bien connaître cette portion du « Camino », qui ne présente pas de difficultés particulières. Quelques chemins creux, la traversée de bois d’eucalyptus, et déjà, au loin, à la descente du Monte do Gozo, SANTIAGO et sa cathédrale, comme la certitude prochaine d’une fin d’aventure.
« Roots & Boots » (Racines & Chaussures) : le nom de l’albergue où j’ai passé ma dernière nuit de pèlerin. Deux mots qui résument la vie sur le Camino.
Des racines : celles qui poussent sous nos pas et dans nos cœurs, et qui nous relient aux autres, à notre Terre, à notre Univers, dans un formidable élan de fraternité et d’amour.
Des chaussures : celles que l’on endure au début et que l’on finit par adopter, celles qui nous portent et protègent nos pieds fragiles et souvent douloureux. Si lourdes les premiers jours, si légères à l’approche de l’arrivée.
Le Chemin m’a, à nouveau, beaucoup apporté. Il m’a permis de me confronter à des situations, comme un formidable champ d’expérimentation, où chaque jour est vécu dans la volonté de devenir meilleur — avec soi, avec les autres.
La marche vers Compostelle, c’est le bonheur de contempler, de méditer, de vivre simplement, connecté au monde qui nous entoure, dans la quête de notre véritable nature.
Merci à toutes celles et ceux que j’ai rencontrés durant ce périple, pour nos échanges, nos partages, nos liens, nos connexions — je vous garde dans mon cœur.
Merci à la magie du Chemin.