Les origines du roman
Un 24 février : une date à jamais gravée dans nos mémoires.
C’est en effet le 24 février 2022 que l’autocrate Poutine a choisi d’envahir l’Ukraine. Un jour où, soudain, nos vies ont basculé dans l’horreur, bouleversant un quotidien devenu trop paisible.
Dès le début du mois de mars, avec ma compagne Elena, native de Kharkiv en Ukraine, nous avons pris la route vers la Pologne, tandis que l’envahisseur arrivait aux portes de Kyiv et encerclait déjà Marioupol. En chemin, nous avons fait une halte à Lyon pour prendre livraison d’un stock de médicaments et de matériel médical auprès de l’association Lyon-Ukraine, puis nous avons repris notre périple en traversant la Suisse, l’Allemagne et la République tchèque pour enfin arriver à Cracovie, où nous attendaient les responsables de l’association ukrainienne destinataire de notre chargement.
Un transfert rapide de nos précieuses marchandises s’est déroulé à la nuit tombée, dans un quartier périphérique de la ville. Un camion, déjà bien rempli, nous attendait pour partir à destination de l’hôpital de Soumy, à l’est de l’Ukraine, où les besoins se faisaient cruellement ressentir dans les blocs opératoires submergés par l’arrivée de nombreux blessés.
C’est aussi à Cracovie qu’un petit groupe de réfugiés nous attendait : mon beau-père, ainsi que des amies d’Elena avec leurs enfants. Ils s’étaient enfuis quelques jours auparavant, dans l’urgence, sous les bombardements, avec le strict nécessaire. Nous étions soulagés et heureux de les retrouver, et de les savoir enfin en sécurité.
Sur le chemin du retour, nous avons rejoint à Prague une amie proche d’Elena, Viktorya, qui avait fui Kharkiv, située à l’est du pays, alors que l’artillerie russe pilonnait la ville sans relâche. À bord de sa voiture, avec ses deux enfants, portée par un mélange de peur et de courage, elle a réussi à échapper aux tirs de missiles qui, autour d’elle, ravageaient son quartier et ses immeubles, hier encore tranquilles.
Au terme de deux jours de route, ponctués par une étape à Nuremberg – où je souhaite qu’un jour se tienne un nouveau procès – nous sommes arrivés à La Guierche, en Sarthe, le 12 mars. Nous y étions attendus par les élus et de nombreux bénévoles. Éric Bourge, mon ami maire, et toute son équipe avaient déployé toute leur énergie pour offrir la meilleure des réceptions à nos réfugiés ukrainiens.
Une formidable solidarité s’était organisée en notre absence, sur la communauté de communes Maine Cœur de Sarthe, pour recenser des familles d’accueil, des hébergements, et collecter vêtements et produits de première nécessité. Dans les jours qui ont suivi ces premières installations, d’autres familles et amies ukrainiennes en transit ont contacté Elena. C’est ainsi qu’en gare du Mans, nous les avons accueillies au fur et à mesure de leurs arrivées.
Notre commune, Sargé-lès-Le Mans, et ses élus, ont fait preuve du même dynamisme et de la même volonté pour recevoir ces familles en détresse. L’une d’entre elles avait échappé, par chance, au massacre perpétré à Marioupol par l’occupant, lors du siège de cette ville située sur la mer Noire.
Une soirée de dédicaces pour une date symbolique
Deux ans déjà… Et tellement de souffrances endurées par un peuple martyr, attaqué et bombardé sans répit.
L’occasion, pour nous et nos ami(e)s d’Ukraine, de nous retrouver, de partager et d’échanger au deuxième étage de la librairie Thuard, au Mans. Nous sommes heureux d’apprendre que chacun et chacune poursuit sa vie ici, en continuant ses efforts pour maîtriser notre (difficile) langue, avec ce courageux souci de s’intégrer, de travailler, ou de se rendre utile.
De nombreuses personnes sensibles à cette tragédie ont répondu présent, et ont été particulièrement attentives à la présentation de mon roman Un 24 février, publié en septembre dernier aux éditions Hello. Ce sont les événements tragiques de cette guerre qui m’ont conduit à me remettre à l’écriture et à imaginer des personnages — hommes et femmes — bousculés dans leur quotidien, comme nous l’avons été nous-mêmes, et se posant soudain la question : quel sens peut prendre la vie, nos vies, quand tout semble s’écrouler ?
Tatiana, sculptrice ukrainienne de renom, vit à Paris depuis vingt-cinq ans lorsque les chars pénètrent sur le territoire ukrainien, le 24 février 2022. La guerre éclate aux portes de l’Europe. Pour elle, l’urgence se dessine : sa mère, Olga, doit fuir Kyiv au plus vite.
Dans son entourage, Vincent, Patrick, Anocha, Boris, Pauline et Marlon se trouvent brusquement entraînés dans une succession d’événements inattendus. Leurs destins se croisent et se télescopent au gré des péripéties qui surgissent.
Du quartier du Marais en passant par l’Ukraine, les planches de Deauville, Chiang Mai, La Havane et les paysages enneigés de Finlande, chacun, dans sa quête mouvementée, s’élance à la poursuite de réponses — quand les certitudes s’évanouissent.
https://www.librairiethuard.fr/livre/9782384626755-un-24-fevrier-franck-trouve/
Notre soirée s’est terminée autour d’un verre de l’amitié en compagnie de notre grande famille et d’Anne-Sophie Thuard, elle aussi concernée par cet horrible conflit – avec son mari, ils ont hébergé spontanément deux familles ukrainiennes au-dessus de leur librairie – Je la remercie sincèrement car elle permet, tout au long de l’année, à des auteurs moins connus de promouvoir leurs ouvrages. La preuve en est que j’intervenais dans sa librairie trois jours après le célèbre écrivain Erik Orsenna, académicien et prix Goncourt !! Merci Anne-Sophie pour ta générosité et ton amical soutien.
L’intégralité de mes droits d’auteur pour cet évènement sera reversée à l’association UkraineAuMans, n’hésitez pas à les soutenir dans leurs actions :